Pourquoi Jésus se sert-il de ce poème ? Pour nous amener à expérimenter de plus en plus combien Dieu est bon et suffisant ! Dans la 2e partie de chaque couplet, c’est toujours Dieu lui-même qui se charge de nous honorer lorsque nous nous sentons déshonorés et découragés.
Au fond, Jésus dit ceci : Parce que je suis parmi vous, la grâce de Dieu triomphera, alors, fiez-vous à lui. Maintenant, relisons ce poème en soulignant la bonté de Dieu pour nous : v. 3 : Vous vous sentirez soutenus lorsque vous êtes au bout du rouleau, car tout dans votre vie est entre ses mains ; v. 4 : Vous vous sentirez soutenus lorsque vous perdez tout, car Dieu vous consolera plus que votre tristesse vous trouble ; v. 5 : Vous vous sentirez soutenus lorsque vous êtes sans forces, car Dieu vous donnera des ressources au delà de toute espérance ; v. 6 : Vous vous sentirez soutenus lorsque vous êtes découragés par l’injustice autour de vous, car Dieu vous donnera une expérience de sa présence sainte plus forte que l’injustice ; v. 7 : Vous vous sentirez soutenus lorsque vous portez la souffrance des autres, car Dieu portera toutes vos responsabilités et votre fatigue ; v. 8 : Vous vous sentirez soutenus lorsque vous cherchez Dieu sans toujours le voir, car il se révélera à vous de plus en plus. v. 9 : Vous vous sentirez soutenus lorsque vous vous donnez pour créer de la réconciliation, car Dieu se servira de vous pour valider sa présence dans votre vie. v. 10-11 : Vous vous sentirez soutenus lorsque vous êtes déshonorés, car Dieu agira pour vous accorder les plus grands honneurs possibles, à savoir, les siens !
Alors, au risque de radoter, voici la question qui se pose: Qu’est-ce que ces couplets ont tous en commun ? Ils nous appellent à chercher moins de nous et plus de Dieu. Ce poème est dynamique, pas statique. Jésus nous dit que parce qu’il saisit et transforme notre cœur, la vie la plus profonde et joyeuse est celle où nous avons de moins en moins de nous, pour avoir de plus en plus de Dieu. Jésus dit que votre vie est comme un pèlerinage où vous dépendrez de plus en plus de sa grâce, et de moins en moins de vos ressources. Puis-je le dire ainsi ? Plus vous vivez en communion avec lui, moins vous vous sentirez déshonorés par le rejet des autres, et plus vous aurez confiance en sa grâce et sa bonté pour tout.
En voici un exemple un peu humoristique de ce qu’il dit. Si vous êtes parents de jeunes enfants, n’est-il pas extraordinaire de constater combien d’équipement dont vous avez besoin pour un bébé ? Il y a des sacs, des chaises, des poussettes, des jouets, des couches, des vêtements… et j’en passe ! Mais au fur et à mesure que l’enfant grandisse, eh bien, il y a de moins en moins de «stock à trainer». Or, plus nous apprenons à nous fier à Jésus lorsque nous sommes déshonorés à cause de notre foi en lui, moins il y aura de nous et plus il y aura de lui. Moins de nous, plus de Dieu.
Maintenant, puis-je vous laisser un commentaire pour votre prière, pour votre réflexion, et pour votre action ? Ce commentaire cherche à vous encourager à vivre en ayant moins de nous, plus de Dieu et se résume ainsi : cette vie de pèlerin sera la vôtre pendant toute votre vie sur cette terre. Pour cette raison, soyez patients en laissant Dieu vous soutenir. Soyez patients dans vos relations les uns avec les autres, surtout pour soutenir l’autre par la même grâce et soutien que vous recevez de Dieu. Par exemple, notre société actuelle, nous sommes habitués à des changements rapides. Ainsi, nous pouvons nous attendre à des changements rapides dans notre vie et dans celle des autres. Ceci est doublement difficile lorsque nous devenons impatients dans notre relation avec d’autres chrétiens, parce qu’ils ne sont pas à la hauteur de nos attentes. Le philosophe chrétien américain Dallas Willard nous demande : Etes-vous patients envers ceux qui sont chroniquement sans emploi et en manque, ou qui sont obèses, ou qui ne sont carrément pas «cool» ? Ou bien, êtes-vous tentés d’avoir honte de vos frères et sœurs lorsque leurs principes et leur mode de vie sont à contre-courant de la majorité dans la société ?
Or, dans ce poème, Jésus nous dit que le changement spirituel – le changement venant de notre relation avec lui – est long et lent. Il n’y a pas de raccourcis. Apprendre à dépendre de la bonté et de la grâce de Dieu dans votre vie passe par cette vie de disciple qui est souvent à l’opposée de la société. L’Église, elle, est une communauté où nous développons des relations et des engagements à long terme, en cherchant à nous soutenir les uns les autres comme Dieu nous soutient. Soyez patients ! Envers vous-même. Envers votre mari ou votre épouse. Envers vos frères et sœurs dans l’Église.
Parfois, on veut des réponses toute cuites du genre «Comment le faire ?». Toutefois, la question qui commence par «Comment ?» est parfois la mauvaise question à poser. Comment ressentir le plaisir d’un coucher de soleil ? Comment expérimenter de la joie en regardant dans les yeux de votre épouse ? Bref, il y a des expériences profondes de la vie qui nous dépassent et qui ne répondent pas à la question «Comment ?». Il y a des expériences dans la vie que vous pouvez avoir uniquement en vivant l’expérience, sur le tas, dans le feu de l’action. C’est ainsi avec Dieu : vous l’expérimentez de plus en plus en dépendant de lui, en l’adorant pour sa majesté et sa bonté, et en soutenant les autres avec patience. Moins de nous, plus de Dieu.
Achèteriez-vous des billets pour une soirée de lecture de poésie à la Place des Arts ? Peut-être que non, peut-être que oui. Mais, chose certaine : Jésus, lui, est le grand poète, et le grand poème est la réalité de sa présence vivante comme roi de l’univers. Vous ne lisez pas simplement son poème : vous y êtes, vous y vivez. Voilà pourquoi il vous appelle à savourer son poème, à l’expérimenter, à le mettre en pratique, car il vous révèle combien Dieu est bon et combien il vous sera toujours suffisant. Moins de nous, plus de Jésus.