Croire et gérer de façon sensée (2 / 2)

Mais comment, pratiquement, croire et gérer de façon sensée ?

Pour y répondre, je vous invite maintenant à regarder un autre texte qui présente l’argent de façon positive, à savoir 1 Timothée 6, les versets 17 à 19. Très brièvement, ce texte vous appelle à surveiller cinq volets financiers de votre vie.

(1) Croire en Jésus, c’est de travailler de façon sensée. Voici ce que dit le verset 17 : « Recommande à ceux qui possèdent les richesses de ce monde de ne pas s’enorgueillir ; dis-leur de ne pas mettre leur espérance dans ces richesses si incertaines, mais en Dieu qui nous accorde tout avec abondance pour que nous en jouissions.»

Dieu est généreux et il nous accorde tout pour que nous puissions en profiter. Alors, en tant que croyants, il est si important de travailler de façon soutenue, en évitant la paresse et la lassitude. Par exemple, voilà pourquoi il est bien de conserver et d’épargner notre argent et même d’améliorer notre niveau de vie. Mais il y en a plus encore : Dieu veut surtout que nous puissions expérimenter, à travers notre travail, combien il nous est généreux ! Au lieu de nous réjouir de notre succès ou de notre argent, il désire que nous puissions nous réjouir de lui, qui en est l’auteur et le donneur. Alors, voici un simple test pour voir si vous travaillez de façon sensée. Si, au fond de votre cœur, vous avez le sentiment que personne ne travaille aussi fort que vous, ceci peut-être un signe que vous vous fiez à vos efforts et à vos richesses. Par contre, si vous êtes plutôt reconnaissant envers Dieu pour sa bonté imméritée envers vous, c’est souvent un signe que vous vous fiez à lui seul. Alors, travaillez de façon sensée.

(2) Croire en Jésus, c’est avoir les pieds sur terre de façon sensée. Regardons le verset 18 : «Recommande-leur de faire le bien, d’être riches en actions bonnes, d’être généreux et prêts à partager avec autrui.» L’apôtre Paul n’aurait jamais écrit de telles paroles si le monde était toujours en équilibre financière. Hélas, nous vivons dans un monde où, à cause du péché, rien ne garantit qu’il y aura de l’emploi pour tous. Toutefois, il nous arrive de faire semblant que le péché n’affecte pas l’économie. En voici deux exemples. Certains, de la gauche, disent que l’État peut créer et maintenir une situation de plein emploi, en injectant dans l’économie de l’argent des contribuables. D’autres, plutôt de la droite, croient que le marché lui-même a une capacité innée de produire et de maintenir le plein emploi. La foi chrétienne est plus terre à terre, plus réaliste : le péché produit de l’instabilité, de la pauvreté, et de la souffrance face auxquelles le chrétien et l’Église sont appelés à agir. Alors, soyez réalistes, de façon sensée.

(3) Croire en Jésus, c’est de développer de façon sensée. Je reviens aux deux premiers commandements du verset 18 : «Recommande-leur de faire le bien, d’être riches en actions bonnes.» Il y a ici quelque chose que nous pouvons parfois oublier, à savoir, que Dieu nous prête son argent pour que celui-ci puisse circuler pour le bien des autres et pour développer notre vie ensemble. Puis-je vous en donner deux applications de ce principe ? D’abord, faire le bien et être riches en actions bonnes peuvent comprendre une responsabilité de générer de l’activité économique pour la prospérité générale de tous. Nous n’avons pas tous les mêmes ressources financières, mais si Dieu vous donne des avoirs importants, vous avez une mission accrue venant de Dieu lui-même pour investir son argent pour le bien de votre prochain. Ensuite, lorsque nous payons tous notre impôt et nos taxes, ceci fait partie aussi de notre appel de faire circuler l’argent de Dieu pour le bien des autres. Certes, dans une démocratie comme la nôtre, il y a de la place pour débattre du montant des taxes que nous devrions payer ! Toutefois, il est important de garder en vue que payer des taxes est une bonne et juste façon de gérer l’argent qui appartient à notre Seigneur et Sauveur. Alors, développez de façon sensée.

(4) Croire en Jésus, c’est de donner de façon sensée. A cet égard, regardons les deux derniers commandements du verset 18 : «… d’être généreux et prêts à partager avec autrui.» Or, qu’est-ce que cela veut dire d’être généreux ? En voici une réponse écrite par l’apôtre Paul dans 2 Corinthiens 9, les versets 7 & 8 : « 7 Il faut donc que chacun donne comme il l’a décidé, non pas à regret ou par obligation ; car Dieu aime celui qui donne avec joie. 8 Et Dieu a le pouvoir de vous combler de toutes sortes de biens, afin que vous ayez toujours tout le nécessaire et, en plus, de quoi contribuer à toutes les œuvres bonnes.» Paul parle ici de deux choses pour vous aider à donner de façon sensée.

D’abord, donner votre argent sans regret, avec joie et liberté. Donnez non pas parce que vous vous sentez obligés de le faire, mais plutôt parce que vous éprouvez une grande joie à le faire. Ensuite, donner votre argent à un point où votre propre niveau de vie est réduit parce que votre argent va aux autres. Lorsque Paul dit « Dieu a le pouvoir de vous combler de toutes sortes de bien, afin que vous ayez toujours tout le nécessaire…», c’est parce qu’il a quelque chose à combler ! Autrement dit, donner généreusement, c’est donner de notre nécessaire et non pas de notre surplus. Mais Dieu, lui, vous promet de vous combler et de refaire le plein du nécessaire que vous avez partagé avec d’autres. Je me rappelle il y a quelques années un homme chrétien bien nanti qui m’a raconté l’histoire que voici. Un jour, il voyageait avec son fils de 13 ans, lorsque son fils lui dit « Papa, nous pourrions adopter un train de vie plus élevé, n’est-ce pas ? Nous pourrions vivre comme nos amis et nos cousins qui ont plus de choses et qui font plus de voyages. Mais je comprends. Nous vivons ainsi afin de pouvoir en donner de façon significative aux autres.» Ce père m’a dit que c’était une des journées les plus heureuses de sa vie !

(5) Croire en Jésus, c’est chercher une récompense de façon sensée. Voici comment le dit le verset 19 : «Qu’ils s’amassent ainsi un bon et solide trésor pour l’avenir afin d’obtenir la vie véritable.» Puis-je le dire ainsi ? Selon l’évangile, vous êtes pardonnés devant Dieu non pas par votre niveau de générosité envers les autres, mais par la générosité parfaite et complète de Jésus qui s’est donné pour vous. Toutefois, votre niveau de récompense auprès de Dieu sera déterminé par votre générosité pendant la vie actuelle. En voici le principe : plus vous êtes généreux dans la vie actuelle, plus vous serez récompensés dans la vie à venir. Je vous laisse avec le commentaire du théologien français Jean Calvin, écrivant au 16e siècle : « Car plus un homme sera riche, plus grande matière a-t-il de faire du bien aux autres ; et parce que nous sommes toujours plus lents que nous ne devrions à donner aux nécessiteux, il met plusieurs mots pour louer cette vertu. Et pour nous y encourager davantage il ajoute un aiguillon, en proposant la récompense : en distribuant, dit-il, et en partageant volontiers, ils s’acquièrent un meilleur trésor au ciel qu’ils ne peuvent avoir en ce monde.» (Commentaire sur 1 Timothée, p. 187).

Il est fréquent de nos jours d’être cynique au sujet de l’argent, en pensant que là où se trouve l’argent, c’est là où se trouve toujours de la corruption. Nous oublions parfois que Jésus est venu pour nous pardonner, certes, mais aussi pour nous transformer, afin que nous puissions apporter sa grâce et sa justice, et dans son Église et dans ce monde. Ainsi, l’argent peut devenir très positif, bénéfique, même rédempteur. Que Dieu le Saint Esprit agisse de plus en plus en vous, afin que vous puissiez croire et gérer de façon sensée. Que votre façon de croire et de gérer produise le même résultat décrit au 1er siècle de notre ère par l’apôtre Paul :               « Impressionnés par la valeur de ce service, beaucoup rendront gloire à Dieu pour l’obéissance témoignant de votre fidélité à la Bonne Nouvelle du Christ ; ils lui rendront gloire aussi pour votre générosité dans le partage de vos biens avec eux et avec tous les autres.» (2 Corinthiens 9, v. 13)

  • J.G. Zoellner